Les 5 défis majeurs des DSSI en 2026
À l’horizon 2025, les Directions de la Sécurité des Systèmes d’Information (DSSI) font face à un environnement en constante évolution. Alors que 69% des DSI considèrent la cybersécurité comme leur priorité principale pour les prochaines années, les DSSI doivent relever des défis multiples qui vont bien au-delà des aspects purement techniques. Voici les cinq défis majeurs qui attendent les DSSI en 2025.
Gestion des talents
Dans un contexte où seulement 16% des DSI prévoient de donner la priorité au développement des compétences technologiques en 2025, la gestion des talents devient un enjeu critique pour les DSSI. La pénurie de profils spécialisés en cybersécurité s’accentue, créant une véritable guerre des talents sur le marché.
La difficulté ne réside pas seulement dans le recrutement de ces experts rares, mais également dans leur fidélisation. Les spécialistes en sécurité, data science et intelligence artificielle sont particulièrement recherchés, avec des compétences qui évoluent rapidement au gré des avancées technologiques et des nouvelles menaces.
Pour relever ce défi, les DSSI doivent adopter une approche proactive : développer des parcours de carrière attractifs, proposer des formations continues, et créer un environnement de travail stimulant. Certaines organisations optent pour des solutions alternatives comme l’externalisation partielle de fonctions spécifiques (RSSI ou DPO externalisés) ou la mise en place de programmes de mentorat pour développer les talents en interne.
La collaboration avec les ressources humaines devient stratégique pour attirer et retenir ces profils rares, tout comme la création d’une culture d’entreprise valorisant l’expertise en sécurité. Les DSSI qui excelleront dans ce domaine seront celles qui parviendront à constituer des équipes pluridisciplinaires, combinant expertise technique et compréhension des enjeux métiers.
Optimisation budgétaire
La pression financière s’intensifie pour les DSSI, devenant le principal défi pour un tiers des responsables selon les enquêtes récentes. Cette contrainte est d’autant plus complexe que les coûts liés à la sécurité augmentent structurellement, notamment avec l’intégration de l’intelligence artificielle dans les solutions de protection.
Les éditeurs de logiciels augmentent leurs prix jusqu’à 30% lors de l’intégration de l’IA dans leurs solutions, tandis que les dépassements budgétaires liés à l’IA générative peuvent absorber jusqu’à 35% du budget annuel total. Face à ces pressions, les DSSI doivent développer une véritable expertise en matière de pilotage financier.
L’approche FinOps devient incontournable pour gérer efficacement les dépenses, particulièrement dans les environnements cloud où les coûts peuvent rapidement déraper. La mise en place de tableaux de bord financiers trimestriels permet de confronter les prévisions aux consommations réelles et d’ajuster les stratégies en conséquence.
La répartition du budget doit être pensée stratégiquement, en distinguant les dépenses incompressibles (maintien en conditions opérationnelles, ressources humaines), les investissements nécessaires (cybersécurité, conformité) et les projets d’innovation. Cette priorisation devient un exercice d’équilibriste, nécessitant une vision claire des risques et des opportunités.
Pour justifier leurs arbitrages, les DSSI doivent développer une pédagogie budgétaire auprès des directions générales, en démontrant la valeur ajoutée des investissements en sécurité et leur contribution à la résilience de l’organisation. L’articulation entre CAPEX (dépenses d’investissement) et OPEX (dépenses opérationnelles) doit être optimisée pour maximiser l’impact des ressources disponibles.
Évolution technologique
L’accélération des innovations technologiques constitue à la fois une opportunité et un défi majeur pour les DSSI. En 2025, 74% des dirigeants estiment que l’intelligence artificielle aura le plus grand impact sur leur secteur, bouleversant les approches traditionnelles de la sécurité.
Les DSSI doivent non seulement intégrer ces nouvelles technologies dans leur arsenal défensif, mais également en comprendre les vulnérabilités potentielles. L’IA générative, le cloud hybride, l’Edge computing ou encore l’informatique quantique redéfinissent le périmètre de sécurité et complexifient considérablement sa gestion.
La posture « zero-trust » devient progressivement la norme, remplaçant les approches périmétriques traditionnelles. Cette transformation implique de repenser fondamentalement l’architecture de sécurité, en partant du principe qu’aucun utilisateur ou système n’est intrinsèquement fiable.
Les DSSI doivent également anticiper l’émergence de nouvelles menaces exploitant ces technologies avancées. Les attaques utilisant l’IA pour contourner les défenses traditionnelles se multiplient, nécessitant des contre-mesures innovantes. La veille technologique devient une fonction critique, permettant d’identifier précocement les risques émergents.
Pour relever ce défi, les DSSI doivent développer une capacité d’adaptation rapide, en testant et en déployant de nouvelles solutions de manière agile. L’automatisation des processus de sécurité, l’utilisation de l’IA prédictive pour anticiper les menaces, et l’adoption de plateformes intégrées de sécurité représentent des leviers essentiels pour maintenir un niveau de protection adéquat face à l’évolution constante des technologies.
Conformité réglementaire
Le paysage réglementaire en matière de cybersécurité et de protection des données se complexifie continuellement, représentant un défi majeur pour les DSSI. En 2025, les organisations doivent naviguer dans un environnement réglementaire particulièrement dense, avec des exigences toujours plus strictes.
Les réglementations comme NIS2, DORA, ou les évolutions du RGPD imposent des obligations renforcées en matière de sécurité, de résilience et de transparence. Chaque contrôle doit désormais respecter ces cadres réglementaires, nécessitant une documentation précise et des processus formalisés.
La difficulté pour les DSSI réside dans la capacité à transformer ces contraintes réglementaires en opportunités d’amélioration. Au-delà de la simple conformité, il s’agit d’intégrer ces exigences dans une démarche globale d’amélioration de la posture de sécurité de l’organisation.
La gouvernance RGPD doit être consolidée pour aligner les stratégies métiers sur des indicateurs légaux fiables. Les DSSI doivent également anticiper les évolutions réglementaires à venir, notamment dans des domaines émergents comme l’intelligence artificielle ou la blockchain.
Pour relever ce défi, les DSSI doivent mettre en place une veille réglementaire efficace, développer des processus d’audit interne rigoureux, et maintenir un dialogue constant avec les autorités de régulation. La conformité devient un processus continu plutôt qu’un objectif ponctuel, nécessitant des ressources dédiées et une approche méthodique.
Transformation digitale
En 2025, la transformation digitale reste un enjeu central pour les organisations, avec 55% d’entre elles prévoyant d’augmenter leurs investissements dans ce domaine. Pour les DSSI, le défi consiste à sécuriser cette transformation tout en l’accompagnant, voire en la facilitant.
La migration vers le cloud s’accélère, avec un objectif de 70% des workloads migrés d’ici 2026, contre 48% actuellement. Cette évolution implique de repenser fondamentalement les approches de sécurité, en adoptant des modèles adaptés aux environnements hybrides et multi-cloud.
Les DSSI doivent également accompagner la modernisation du parc applicatif, considérée comme une priorité par 62% des DSI. Cette modernisation implique d’intégrer la sécurité dès la conception des applications (Security by Design), en adoptant des approches DevSecOps qui fluidifient le déploiement tout en garantissant un niveau de sécurité élevé.
L’expérience utilisateur devient un enjeu majeur, avec 58% des DSI qui se concentrent sur l’amélioration de l’expérience client via la technologie. Les DSSI doivent trouver le juste équilibre entre sécurité et facilité d’usage, en développant des solutions de protection transparentes pour l’utilisateur final.
La valorisation de la donnée constitue également un axe stratégique de la transformation digitale. Les DSSI doivent assurer la protection des données tout en permettant leur exploitation à des fins d’innovation et d’amélioration des processus métiers.
Pour relever ce défi, les DSSI doivent développer une vision holistique de la sécurité, intégrée à chaque étape de la transformation digitale. Elles doivent également cultiver une approche collaborative, en travaillant étroitement avec les équipes métiers pour comprendre leurs besoins et proposer des solutions de sécurité adaptées.
Conclusion
Les défis qui attendent les DSSI en 2025 sont multiples et interconnectés. Gestion des talents, optimisation budgétaire, évolution technologique, conformité réglementaire et transformation digitale forment un écosystème complexe que les responsables de la sécurité doivent appréhender dans sa globalité.
Face à ces enjeux, les DSSI doivent évoluer d’une fonction purement technique vers un rôle stratégique au sein de l’organisation. Cette évolution nécessite de développer de nouvelles compétences, tant techniques qu’organisationnelles et communicationnelles.
Les DSSI qui réussiront à relever ces défis seront celles qui parviendront à transformer les contraintes en opportunités, en faisant de la sécurité un véritable levier de création de valeur et de différenciation concurrentielle. Dans un monde où 89% des dirigeants considèrent une gouvernance efficace des données comme essentielle à l’innovation, la DSSI a un rôle central à jouer dans la construction d’un avenir numérique à la fois sécurisé et porteur de croissance.
