PCA et PRA : Les piliers de la résilience cyber pour assurer la continuité de votre activité en 2026
Les Plans de Reprise d’Activité (PRA) et les Plans de Continuité d’Activité (PCA) constituent désormais des éléments fondamentaux d’une stratégie de cybersécurité robuste. Cet article analyse les enjeux de ces dispositifs et propose une méthodologie pour les mettre en œuvre efficacement.
Comprendre la différence entre PCA et PRA
Le Plan de Continuité d’Activité (PCA) : fonctionner pendant l’incident
Le Plan de Continuité d’Activité (PCA) a une portée plus large. Il désigne l’ensemble des stratégies, processus et organisations destinés à assurer les fonctions vitales de l’entreprise en cas de crise, quelle que soit sa nature (cyberattaque, mais aussi risques naturels, sanitaires, énergétiques…).
Le PCA vise à garantir un service ininterrompu et une haute disponibilité des outils de production, Contrairement au PRA qui accepte un délai de reprise, le PCA idéal vise un RTO proche de zéro, permettant aux utilisateurs d’accéder à leurs applications de manière quasi immédiate, même en cas d’incident.
Selon le CNPP, près de 60% des PME qui subissent une cyberattaque déposent le bilan en France, soulignant l’importance cruciale de ces dispositifs.
Le Plan de Reprise d’Activité (PRA) : restaurer après l’incident
Le Plan de Reprise d’Activité (PRA) concerne spécifiquement la capacité de l’organisation à restaurer son système d’information suite à un sinistre informatique majeur. Comme le précise la CNIL, il « englobe toutes les actions nécessaires pour relancer un système arrêté » et s’articule autour de deux indicateurs clés :
- Le RTO (Recovery Time Objective) : durée maximale acceptable d’interruption du service
- Le RPO (Recovery Point Objective) : perte de données maximale tolérable, exprimée en temps
Concrètement, le PRA met en œuvre les moyens humains et matériels pour permettre à l’entreprise de faire face à un sinistre informatique majeur (cyberattaque, panne matérielle, catastrophe naturelle) en prévoyant la restauration en urgence des systèmes et applications, tout en limitant la perte de données.
Les enjeux réglementaires et normatifs
La norme ISO 22301 : un cadre de référence
La norme ISO 22301, dédiée au Système de Management de la Continuité d’Activité (SMCA), fournit un cadre méthodologique internationalement reconnu pour élaborer, mettre en œuvre et améliorer un dispositif de continuité d’activité.
Cette norme, dont la dernière version date de 2019, spécifie les exigences pour planifier, établir, mettre en œuvre, exploiter, surveiller, réviser, maintenir et améliorer continuellement un système de management documenté afin de se protéger contre les incidents perturbateurs, d’y répondre et de s’en remettre lorsqu’ils surviennent.
La certification ISO 22301 atteste qu’une organisation a mis en place un système de management de la continuité d’activité efficace, capable d’identifier les menaces potentielles et leurs impacts sur les activités, et de développer des capacités de résilience organisationnelle.
Les exigences sectorielles et réglementaires
Au-delà de cette norme volontaire, certains secteurs sont soumis à des obligations réglementaires spécifiques en matière de continuité d’activité :
- Secteur financier : la réglementation DORA (Digital Operational Resilience Act), applicable à partir de janvier 2025, impose des exigences strictes en matière de résilience opérationnelle numérique
- Secteur de la santé : selon esante.gouv.fr, le programme CaRE (Cybersécurité accélération et Résilience des Etablissements) propose un kit PCA/PRA constitué d’outils nécessaires à l’écriture des Plans de Continuité et de Reprise d’Activité
- Opérateurs d’Importance Vitale (OIV) et Entité Importante et Essentielle : soumis à la directive NIS2, ils doivent mettre en place des mesures appropriées pour garantir la continuité de leurs services essentiels
Méthodologie de mise en œuvre d’un PCA/PRA efficace
La mise en place d’un dispositif PCA/PRA robuste nécessite une approche méthodique et structurée. Voici les étapes clés que nous recommandons :
1. Analyse d’impact sur l’activité (BIA – Business Impact Analysis)
Cette première étape, fondamentale, consiste à identifier les processus métiers critiques et à évaluer l’impact d’une interruption sur l’activité de l’organisation. Elle permet de déterminer :
- Les activités essentielles et leur niveau de criticité
- Les ressources nécessaires à leur fonctionnement (systèmes, applications, données, ressources humaines)
- Les interdépendances entre les différents processus
- Les objectifs de temps de reprise (RTO) et de point de reprise (RPO) pour chaque activité
2. Analyse des risques et des menaces
Cette phase vise à identifier les scénarios de risque susceptibles d’affecter la continuité des activités critiques :
- Cyberattaques (ransomware, déni de service, etc.)
- Défaillances techniques (pannes matérielles, bugs logiciels)
- Catastrophes naturelles ou industrielles
- Erreurs humaines
- Risques liés à la chaîne d’approvisionnement
3. Définition de la stratégie de continuité et de reprise
Sur la base des analyses précédentes, il convient de définir les stratégies appropriées pour :
- La sauvegarde et la restauration des données
- La redondance des infrastructures critiques
- Les modes de fonctionnement dégradés
- La communication de crise
- La mobilisation des ressources humaines
4. Élaboration des plans et procédures
Cette étape consiste à formaliser les plans et procédures opérationnels :
- Procédures d’alerte et d’escalade
- Procédures de bascule vers les sites de secours
- Procédures de restauration des données
- Procédures de retour à la normale
Organisation et responsabilités de la cellule de crise
5. Tests et exercices réguliers
Les plans doivent être régulièrement testés pour s’assurer de leur efficacité et de leur opérationnalité :
- Tests techniques (restauration des sauvegardes, bascule vers les sites de secours)
- Exercices sur table (simulation de scénarios)
- Exercices grandeur nature (mise en situation réelle)
6. Amélioration continue
Le dispositif PCA/PRA doit être régulièrement révisé et amélioré pour tenir compte :
- Des évolutions de l’organisation et de son système d’information
- Des retours d’expérience suite aux tests et aux incidents réels
- De l’évolution des menaces et des vulnérabilités
- Des évolutions réglementaires et normatives
La résilience, un investissement stratégique incontournable
Dans un contexte où près de 60% des PME victimes de cyberattaques déposent le bilan, les PCA et PRA ne sont plus des options mais des nécessités stratégiques. Alors que le paysage des menaces évolue constamment, avec une hausse de 30% des cyberattaques au niveau mondial en 2024, les organisations doivent adopter une approche proactive et structurée.
La mise en œuvre d’un dispositif PCA/PRA efficace représente certes un investissement, mais celui-ci doit être considéré à l’aune des coûts potentiels d’une interruption prolongée de l’activité. Comme le montrent les dernières études, 80% des TPE-PME ne se sentent pas préparées aux attaques cybernétiques, malgré une prise de conscience croissante des risques.
L’entrée en vigueur de réglementations comme DORA ou NIS2 renforce par ailleurs les obligations des entreprises en matière de résilience opérationnelle. Cette évolution réglementaire, loin d’être une contrainte supplémentaire, constitue une opportunité pour structurer et renforcer la gouvernance de la sécurité des systèmes d’information.
Chez TVH Consulting, notre équipe d’experts en cybersécurité vous accompagne dans cette démarche stratégique, de l’analyse d’impact à la mise en œuvre opérationnelle, en passant par les tests réguliers et l’amélioration continue de vos dispositifs. Notre approche 360° intègre les PCA/PRA dans une stratégie globale de cybersécurité, adaptée à vos enjeux métiers et à votre contexte réglementaire.
Face aux cybermenaces, la résilience n’est pas un luxe mais une condition de survie. En investissant aujourd’hui dans des dispositifs PCA/PRA robustes, vous protégez non seulement votre activité, mais aussi la confiance de vos clients et partenaires. Car dans le monde numérique actuel, la continuité de service est devenue un avantage concurrentiel déterminant.
